• Une histoire, une passon, un métier...

    Quand l’escalade a t’elle pris une place importante dans ta vie ?

    J’ai mis un baudrier pour la première fois à l’âge de 5 ans, grâce à mon père, au rocher des Gaillands à Chamonix (74).

    Par la suite, il m’a beaucoup accompagné en montagne que ce soit en randonnée, glace et escalade.

    Pris de passion pour l’escalade plus particulièrement, j’évoque très tôt le fait de vouloir en faire mon métier.

    Puis quelques années plus tard, après l’idée de devenir professeur d’histoire, de me lancer dans les métiers de l’animation  et de la cuisine, je me retrouve BAPAAT, option escalade et recruter à Murmur Pantin fin 2006.

    C’est fin 2007 que je remets mes vieux Anasazi rose pour faire revivre une passion datant de mon enfance.

     

    Responsable technique, qu’est ce que ça signifie ?

    Recruter tout d’abord comme agent d’accueil et moniteur BAPAAT, je passe beaucoup de temps derrière le comptoir et à donner des cours particuliers et stages enfants.

    Puis, de plus en plus motivé pour retrouver les sensations que j’avais découvertes en montagne, je fais doucement, mais sûrement ma place jusqu’à devenir responsable technique de la salle de Pantin. Une force tranquille dirait mon patron.

    Une phrase qui définie ce poste : garant de la qualité de l’escalade sur ma salle.

    Plus particulièrement, je m’occupe d’organiser les disponibilités des moniteurs pour donner le plus de créneaux possible de cours à nos clients. Je donne aussi des cours individuels et suis moniteur sur les stages enfants. Je suis chargé d’organiser et de suivre le fonctionnement des stages enfants et adultes, de gérer le parc E.P.I de la salle et tout ce qui touche à la sécurité de la structure, d’organiser les campagnes d’ouverture de la salle en tant que chef ouvreur.

    Je passe donc, maintenant, la majorité de mon temps dans mon baudrier afin de rendre l’escalade accessible au plus grand nombre dans ma salle et échange énormément avec les clients, moniteurs et ouvreurs sur notre sport afin d’apprendre et de transmettre ma passion : l’escalade.

     

    Qu’est ce que ça t’apporte l’escalade ?

    Ayant découvert l’escalade en milieu naturel, j’ai toujours associé ce sport au sentiment de liberté.

    Ce sentir vivre dans sa voie et le dépassement de soi dans un « crux » par exemple.

    La convivialité, le partage, les rencontres :

    Toutes ces valeurs me donnent la sensation de pratiquer plus qu’un sport : un mode de vie, « un art martial occidental ».

    Ma vie, aujourd’hui gravite autour de l’escalade et cela m’apporte motivations et projets que ce soit avec ma famille, devant mes amis et dans mon métier.

    J’ai envie d’apprendre mais aussi de partager mon expérience.

     

    Pourquoi ouvres-tu ? Qu’est ce que ça t’apporte ?

    A mon sens, il n’y a pas que l’enseignement qui peut apprendre à grimper.

    L’ouverture en S.A.E est, pour moi, très complexe et aussi très complète car elle touche le point clé de l’escalade.

    Plus qu’un cour, l’ouverture transmet une problématique, une réflexion personnelle pour le grimpeur, de l’anticipation, une remise en question de soi-même et bien d’autres choses encore, trop longues à développer.

    Ouvrir me permet de transmettre concrètement mon expérience, non pas par les mots, mais chaussons aux pieds, dans une voie ou un bloc.

    Que ce soit en salle privée pour donner du plaisir aux clients et les diriger vers la falaise ou en clubs et compétitions pour entraîner et départager nos compétiteurs.

    Une voie ouverte en salle privée sera totalement différente d’une voie de compétition ou de club.

    Avant tout passionné d’escalade, ouvrir est une forme d’apprentissage et source de projets comme équiper en falaise ou participer à l’ouverture de compétitions.

    C’est aussi une source de satisfaction et de remise en question constante quand les grimpeurs donnent leurs impressions.

    Ouvrir me fait constamment progresser en tous points, dans mon travail ma pratique et l’échange avec les grimpeurs et ouvreurs comme Thibaut Le Scour (très fort « bleausard » et ouvreur national) ou Julien Gras (Grand voyageur et ouvreur international : Coupe du monde espoir Valence) qui m’ont beaucoup appris.

     

    La compétition en tant qu’ouvreur, qu’est ce que c’est pour toi ?

    Cette famille de l’escalade est très particulière.

    Contrairement à une ouverture en salle ou en club, la compétition à pour but de départager les concurrents.

               C’est donc un vrai challenge pour l’ouvreur. Au cours des différentes expériences que j’ai effectuées cette année (2009/2010) sur les championnats départementaux Espoirs et Seniors, j’ai énormément appris et en ai ressorti un fort sentiment de motivation et de plaisir.

    Aussi, une certaine forme de fierté d’avoir l’opportunité d’opposer les compétiteurs entre eux en leur proposant mon style d’ouverture. Car « une voie reflète une partie de la personnalité de l’ouvreur ».

    Ouvrir une voie pour une finale est très complexe pour échelonner le classement mais il en ressort une grande satisfaction quand les grimpeurs exploitent celle-ci.

    Les compétiteurs se sentent parfois frustrés de rater un mouvement en finale, mais c’est extrêmement reconnaissant quand les entraîneurs viennent voir l’ouvreur pour donner son avis sur les voies.

    Bien que j’ouvre plus en salle et clubs, pour le moment, je suis tout aussi intéressé par le circuit des compétitions où l’on acquiert autant d’expériences que si nous étions nous-mêmes compétiteurs. Autant sur l’ouverture en général pour créer de nouveaux problèmes originaux et professionnels que sur sa propre escalade.

    Quelques mots à rajouter ?

    Trop de projets en falaises et en salles pour grimper et équiper.

    Remercier les personnes qui m’entourent : Ma famille, Sally et mon fils Yudjen.

    Sandrine Van Landeghem (ancienne compétitrice de haut niveau) qui m’a énormément apporté cette année dans ma pratique personnelle.

    Mon employeur et mes collègues. Mes amis, Patrick Col.

    Richard C, Pascal M, Arnaud C, Damien G, Thibaut LS, Jonathan BL et tous les autres, toujours présents pour se détendre, grimper ou donner un conseil.

    Et surtout l’escalade qui m’apporte aujourd’hui la vie que je souhaite. J’ai la chance d’avoir choisi mon métier et de m’y épanouir. C’est donc un vrai plaisir de faire partie de ce milieu et de contribuer à son développement.

    Questions par Richard Cigna


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :